Attention à nos sandres !

Comme chaque année, la très attendue ouverture du brochet aura lieu le 1er mai.
Si le brochet a frayé, il n'en est pas de même pour son compère le sandre, qui se reproduit lorsque la température atteint 12 à 14°C, ce qui correspond selon les régions et les années en général entre avril et juin.
Cette année, l'hiver a été particulièrement froid et long et tout laisse à penser que la fraie du sandre n'a pas été réalisée en avril.
Certaines précautions sont donc à prendre par les pêcheurs de carnassiers durant cette période de vulnérabilité de ce poisson.
Pour mieux comprendre et appréhender le problème, j'ai réalisé, en fouinant sur le net, une petite synthèse sans prétention sur sa reproduction.
 
Le mâle et la femelle se réunissent sur des hauts fonds sableux et graveleux de 1 à 3 mètres de profondeur. Le mâle prépare un nid d'environ 1 m de diamètre. Il en nettoie le fond en éliminant la boue. 
Voici ce que ça donne :
 
 
 
La femelle dépose alors ses œufs qui se collent aux pierres ou aux racines, et le mâle les féconde immédiatement. 
 
 
La fécondité est élevée (environ 200 000 ovules par kilogramme de femelle).
 
 
Puis la femelle s'en va et le mâle garde le nid, le protégeant farouchement contre les prédateurs durant toute la durée d'incubation, c'est à dire 10 à 15 jours. Il oxygène les œufs en les ventilant énergiquement de sa nageoire caudale, empêchant tout dépôt vaseux et colmatage, ce qui permet l'éclosion de nombreux œufs, même dans les eaux turbides et polluées.
Durant cette période, le mâle, qui prend une couleur très sombre (on l'appelle alors charbonnier) est extrêmement vulnérable car il mord à peu près n'importe quoi passant à sa portée. Il devient ainsi une proie très facile pour certains pêcheurs peu scrupuleux qui n'hésitent pas à piller les zones de frayère. 
 
 
Lors de la prise accidentelle d'un charbonnier, comme ci-dessous, il y a 2 choses à faire :
- le remettre le plus vite possible à l'eau là où il a été pris, en espérant qu'il retourne sur son nid
- quitter la zone et aller pêcher bien plus loin, sur des fonds plus importants.
 
 
A l'incubation, le mâle quitte le nid et reprend une vie normale.
La larve mesure de 3,5 à  6mm.
Les alevins se nourrissent successivement de crustacés planctoniques de taille croissante, puis de larves d’insectes capturées prés du fond.
 
 
Les larves sont piscivores entre 10 et 25 mm en fonction de la disponibilité des proies (larves d’autres espèces) puis exclusivement piscivores vers 10 cm.
 
 
La croissance est rapide et en automne les alevins peuvent atteindre 10 à 20 cm suivant la richesse de la biomasse.
 
  
 Les mâles sont mûrs vers 2 à 4 ans pour une taille de 35 à 40 cm. Les femelles sont plus tardives : de 3 à 5 ans pour une taille de 40 à 45 cm.

Vous l'aurez compris, il faut absolument éviter de pêcher les zones de frayère, c'est à dire les secteurs peu profonds aux fonds de sable et de graviers. Il n'y a aucun plaisir et aucun mérite à prendre un poisson qui se jette sur tout se qui passe à sa proximité pour protéger sa progéniture.
Pour tout mâle retiré de son nid ce sont des centaines de sandres en moins pour les années à venir.
Pensez y et si par accident vous prenez un charbonnier, remettez le sur place le plus rapidement possible. Evitez les photos, qui prennent du temps. Il y a très peu de chance pour qu'un poisson resté longtemps hors de l'eau retourne sur son nid ou même survive (ils sont souvent épuisés durant cette période).
 
Voici, pour illustrer cet article une magnifique vidéo réalisée par Filfish pour pêche-tv :
 
 
 

Commentaires

Cyril a dit…
Bravo c'est une belle synthèse!!!
Tout est dit! ;-)
Anonyme a dit…
Merci pour ces informations importantes sur notre poisson préféré !
Il est toujours utile de les rappeler surtout que la Seine serait déjà vers 14 degré à deux jours de l'ouverture.

Cécé le londais

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